IMPRESSIONS...

Barbara est réalisatrice de films documentaires pour Pégase Productions, à LILLE. Depuis quelque temps, elle suit avec intérêt l'aventure d'une petite colonie de phoques veaux-marins qui sont venus s'installer au nord de CALAIS, et des personnes qui les protègent, pour en faire un film :
«Je souhaitais parler des phoques, mais surtout des espoirs et des tensions que leur présence suscitait sur le site :
Pour les uns, espoirs de réhabilitation d'une espèce exterminée de nos côtes, et d'une amorce de changement dans la mentalité des habitants concernant l'environnement
Pour d'autres, craintes de perdre des territoires naturels jusqu'alors voués à la chasse ou à l'industrie, si les défenseurs de l'environnement prenaient du poids.
Pourtant, je voulais éviter le film à polémique et conserver à cet élément sa fraîcheur. Le présenter à travers le regard d'enfants de la région qui découvrent eux aussi ce contexte m'apparut une idée intéressante.
Quand j'ai fait leur connaissance, j'ai tout de suite accroché. J'ai eu la chance de rencontrer une institutrice et une directrice d'école ouvertes, motivées et dynamiques. Nul doute que sans leur volonté le film n'aurait pas vu le jour. Très rapidement, le feeling est passé et nous nous sommes mis au travail.»
Marie-Christine, enseignante au C.M. 1 de l'école Sainte-Anne a vécu une année scolaire exceptionnelle :

«Barbara m'a rencontrée à l'école et m'a exposé les différents points du tournage qu'elle voulait réaliser avec les enfants de la classe.
A cette époque de l'année, je connaissais très bien les enfants et j'étais persuadée de leur enthousiasme pour participer à ce projet de film documentaire sur les phoques.
De mon côté, j'étais convaincue de l'importance et de l'intérêt pédagogique qu'aurait la réalisation du film sur le travail des enfants en classe.
C'est en effet un véritable travail de recherches scientifiques, géographiques, de sensibilisation et d'éducation à l'environnement, indispensables à la construction de la personnalité de chaque enfant, qui fut réalisé pendant toutes les activités du tournage
Certains enfants timides, effacés en classe ont révélé beaucoup de dynamisme et d'aisance dans les activités de groupe.
Après un moment d'appréhension, la caméra et la perche ont été vite oubliées et les enfants se sont passionnés pour leur recherches (pollutions - installation des phoques - chaîne alimentaire - recherches sur internet).
Il fut intéressant pour moi de constater que des enfants présentant des difficultés scolaires ou un manque d'intérêt pour les matières de base de l'école, s'épanouissaient dans les "sorties tournages" et trouvaient un réel plaisir à apprendre hors des murs de la classe. Ces activités ont énormément favorisé les moments d'échanges, de communication, de discussions entre les élèves.
Pendant un tournage, Alexis m'a dit : «L'école, je n'aime pas trop ! Mais faire le tournage avec Barbara alors là j'aime beaucoup mieux !Et lorsque je sais qu'elle va venir avec l'équipe, je suis vraiment heureux d'aller à l'école».
Et sans s'en rendre compte, les journées de travail en groupes d'activités prenaient pour lui toute leur importance.
D'ailleurs, une grande confiance s'est installée entre les enfants et moi-même durant les tournages. Sur ce terrain de confiance, l'enseignement peut véritablement prendre sa place.»
Thérèse, la directrice de l'école, a soutenu le projet :
«Derrière les superbes images du film, il a fallu des heures et des heures de préparation et de tournage.
Ces heures de travail nous ont permis en qualité d'enseignantes de travailler de nombreuses compétences aussi bien dans la langue orale que dans la langue écrite ; prendre la parole, s'exprimer correctement, écouter les autres élèves ce qui n'est pas toujours chose facile. Les enfants ont pu travailler la lecture de documents, de cartes...
Le tournage a permis de sensibiliser les enfants au respect et à la protection de l'environnement.»
 

 


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